L'autodiscipline : un chemin vers la maîtrise de soi

L’autodiscipline est souvent perçue comme une contrainte, synonyme de rigidité et de punition. Pourtant, son origine latine, liée à l’apprentissage et au chemin du disciple, nous invite à redéfinir notre rapport à la discipline. Découvrez comment la pleine conscience et des stratégies concrètes peuvent transformer l’autodiscipline en un outil puissant pour améliorer votre quotidien.

Un apprentissage personnel

Contrairement à la perception commune, l’autodiscipline ne consiste pas simplement à se plier à des règles extérieures. Elle est avant tout un processus d’apprentissage où chacun devient le disciple de ses propres valeurs et objectifs. Revisiter votre relation avec la discipline peut vous éclairer sur votre capacité à vous auto-discipliner.

Pour beaucoup, la discipline évoque des souvenirs d’enfance, d’obéissance ou de rébellion face à des règles imposées. Pourtant, que vous ayez été un enfant docile ou révolté, l’important est de comprendre d’où vient votre rapport à la discipline pour le transformer en un moteur positif. La pleine conscience peut être un allié précieux dans cette démarche.

Trois domaines essentiels pour développer l’autodiscipline

L’autodiscipline peut se diviser en trois axes principaux :

  • La discipline du cœur : Celle qui donne du sens. Lorsqu’on comprend l’importance à long terme d’une action, même désagréable, il devient plus facile de s’y consacrer.
  • La discipline de l’effort : La plus difficile, elle repose sur la persévérance. Mais si elle est associée à un objectif qui a du sens, elle devient plus légère.
  • La discipline de l’apprentissage : Il s’agit ici d’apprivoiser l’inconnu et d’oser se lancer dans de nouvelles tâches. Apprendre à surmonter une difficulté, c’est renforcer la confiance en soi et découvrir de nouveaux horizons.

Mode d’emploi pour développer de l’autodiscipline

Mettre en place une autodiscipline efficace demande de la méthode et de la persévérance. Voici quelques outils concrets pour vous aider :

Commencez petit et continuez progressivement

L’autodiscipline ne se bâtit pas du jour au lendemain. Fixez-vous de petits objectifs réalistes pour éviter de vous décourager. Par exemple, si vous avez du mal à méditer régulièrement, commencez par 5 minutes par jour, puis augmentez progressivement à 10, 15 minutes, etc.

Créez des habitudes, évitez les choix constants

Les habitudes facilitent l’autodiscipline. Une fois qu’une action devient automatique, vous ne dépensez plus d’énergie mentale à décider si vous allez la faire ou non. Essayez de « coller » une nouvelle habitude à une déjà existante : par exemple, si vous méditez après votre café du matin, associez ces deux activités pour en faire une routine.

Utilisez la technique des micro-étapes

Divisez vos tâches en mini-étapes pour éviter l’effet de procrastination dû à l’ampleur de la tâche. Si vous devez écrire un rapport, commencez par noter les grandes idées. Si vous avez une corvée à faire, engagez-vous à la commencer pendant 5 minutes seulement – vous serez souvent surpris de continuer au-delà.

Misez sur les récompenses

Comme l’expliquent les neurosciences, notre cerveau fonctionne par un système de récompenses et de punitions. Ressentez pleinement la satisfaction après avoir accompli une tâche, même minime. Cela renforcera votre motivation. N’hésitez pas à vous récompenser pour renforcer le sentiment d’accomplissement, que ce soit avec une pause agréable ou une petite friandise après une tâche difficile.

Se soutenir au lieu de se critiquer

L’autopunition ne mène qu’à plus de frustration. Apprenez à vous encourager avec bienveillance, même si vous ne réussissez pas du premier coup. Plutôt que de céder à la culpabilité en cas d’échec, rappelez-vous que l’important est de reprendre dès que possible, sans vous décourager.

Faire la tâche ou la corvée en Pleine Conscience

Pour la plupart d’entre nous, le moment plaisant avec une corvée c’est quand on a fini, c’est la récompense ! Mission accomplie !
Mais si on s’y abandonne tout en restant attentif, alors le rapport s’inverse, c’est en cours de réalisation que cela devient plaisant : que ce soit laver la vaisselle, faire ses comptes, ou arracher les mauvaises herbes.
Tout simplement parce que la résistance n’est plus là et que l’on est concentré.
La concentration de l’esprit sur ce que l’on fait (quel que soit ce que l’on fait) crée des sensations agréables.

Accepter de « perdre » petit pour « gagner gros » demande beaucoup d’attention.
Car nous avons souvent l’habitude de nous laisser guider par nos désirs immédiats ou nos peurs.
Avec ces outils simples, vous pouvez progressivement instaurer une autodiscipline douce et durable. Au lieu de vous contraindre, adoptez une approche bienveillante et flexible.

D’après le vénérable Hénépola Gunaratana un autre mot pour autodiscipline est patience !